Après de nombreux changements de porte‑parole du côté de l’employeur, on peut dire que la négociation s’est réellement enclenchée au printemps dernier, en pleine pandémie.
Nous avons débuté le processus de négociation en luttant contre les demandes de l’employeur qui touchaient à nos horaires de travail. Avec un simple dépliant et l’organisation de quelques «lignes d’information» ainsi qu’une attitude ferme à la table de négociation, nous avons forcé l’employeur à retirer sa demande concernant l’annexe K.
C’est le 20 juillet 2020 qu’a eu lieu la distribution des bouteilles d’eau avec l’autocollant portant sur notre demande d’augmentation salariale de 3% par année. Puis, le 18 août, un masque-tube bleu a été distribué. Et l’automne s’annonçait chaud. Dès le 14 septembre, nous avons procédé à la distribution de l’autocollant «Plus de vacances plus vite» à apposer sur la bouteille bleue. Cette action a été suivie, le 17 septembre, d’une «ligne d’information» à propos de la demande de l’employeur sur les congés de maladie. À la suite de cette «ligne d’information», l’employeur a laissé tomber sa demande.
Beach party
Dans la semaine du 28 septembre, nous avons tenu quatre jours consécutifs d’actions de mobilisation. Cette série d’actions, qui s’est terminée par un grand beach party – fort apprécié, d’ailleurs –, visait à exprimer notre détermination à obtenir plus de vacances «sans quoi nous allions amener les vacances sur les lieux de travail». Grâce à ces actions de mobilisation, nous avons pu réaliser d’importants gains à la table de négociation.
La pression a été maintenue dans la semaine du 5 octobre, alors que des membres de chacune des régions se sont rendus manifester devant les bureaux d’un ou une ministre ou d’un ou une député-e de leur région. Notre message était clair: «Nous nous sommes sacrifiés pendant la première vague de la COVID-19 et nous le ferons à nouveau durant la deuxième vague. Nous voulons une bonne entente!» Après la tenue d’une ultime «ligne d’information» et d’une visite surprise aux bureaux de Jean-Yves Duclos et de Justin Trudeau, une entente de principe avec le Conseil du Trésor a finalement été conclue le 17 octobre. Deux semaines plus tard, c’était aussi chose faite avec le Service correctionnel du Canada.
L’importance de se mobiliser
Rappelons qu’en négociation, il y a deux façons d’obtenir ce que l’on désire : le jeu de la négo et l’exercice du rapport de force.
Le jeu de la négo signifie que chaque partie donne quelque chose en échange de quelque chose d’autre. Bien entendu, il y a beaucoup d’acquis que nous ne voulons pas abandonner (la gestion des horaires, par exemple), mais il y a aussi plusieurs avancées que nous voulons réaliser (comme un régime de vacances qui se démarque de celui des autres employé-es de la fonction publique). Cette situation nous oblige à nous activer pour faire bouger les choses d’une autre façon, c’est-à-dire en mettant de la pression sur l’employeur; ce faisant, on se mobilise et on exerce notre rapport de force. Toutes les actions de mobilisation sont conçues en ce sens. Que l’action nous plaise personnellement ou non n’y change rien. C’est l’union dans l’action et la force du nombre qui ont un réel effet sur la négociation.
Dans cette ronde de négociation comme lors des précédentes, chaque fois que nous nous sommes mobilisés, nous avons pu constater directement l’effet de cette mobilisation aux tables de négociation. Un merci spécial au comité exécutif national, à tous les comités exécutifs régionaux et locaux et un énorme merci à tous les membres d’UCCO-SACC-CSN qui ont participé aux activités de mobilisation.
le Comité de mobilisation nationale