Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) est très préoccupé par l’annonce faite aujourd’hui concernant la mise en œuvre d’un programme d’échange de seringues en prison (PESP) dans deux établissements carcéraux fédéraux, un au Nouveau-Brunswick et un en Ontario. Ce projet-pilote, proposé par Service correctionnel Canada au ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale en février dernier, sera implanté dans les prochaines semaines, sans mesures de sécurité supplémentaires et sans formation additionnelle pour les agentes et agents correctionnels.
Selon ce qu’a appris le syndicat, les détenu-es qui consomment des drogues par voie intraveineuse pourront, après évaluation, obtenir des aiguilles et les conserver dans leur cellule. « En plus du danger que représente la circulation d’aiguilles pour le personnel et pour l’ensemble de la population carcérale, il y a aussi toute la notion d’Évaluation de la menace et des risques (EMR) qui doit être révisée. Lorsqu’un détenu va s’injecter avec une aiguille fournie par le SCC, les agentes et agents correctionnels feront quoi? Ils le regarderont faire ou entreront dans la cellule pour l’en empêcher? », ajoute M. Godin.
Avec la vague de surdoses, particulièrement suite à la crise du fentanyl, et le manque de ressources médicales 24/7 dans les pénitenciers, UCCO-SACC-CSN considère que l’implantation de ce programme présentera un risque réel pour les agents correctionnels et mettra en danger la vie de nombreux détenus. « Nous croyons fermement que le rôle du système correctionnel est de réduire l’approvisionnement, et l’utilisation de drogues dans les établissements. Ce n’est pas une mince tâche mais il ne faut pas baisser les bras. Il faut ajouter des ressources pour y arriver », conclut Jason Godin.